Journée Internationale des Droits des Femmes 2023

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, SNA met en lumière des portraits de femmes du territoire. Agricultrice, cheffe d’entreprise et agents de notre collectivité, autant de femmes ambitieuses au parcours inspirant que nous avons plaisir à valoriser. Découvrez leurs portraits.

 

Laure Figeureu-Bidaud

Productrice de Framboises de qualité

Les Jardins IDA

Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours en quelques phrases ?

Fille d’agriculteurs de Heuqueville (entre les Andelys et la vallée de l’Andelle), je me suis passionnée très tôt pour ce métier, ce qui m’a poussée à m’orienter vers des études d’ingénieur en Agriculture à Lille. J’ai eu la chance de profiter de mes études pour faire de nombreux séjours à l’étranger : aux USA, en Allemagne et aux Pays-Bas où j’ai effectué un double diplôme en amélioration des plantes. J’ai ensuite travaillé pendant 5 ans dans une grande entreprise de semences françaises, à cheval entre la recherche et le commerce, pour l’Europe du Nord et de l’Est. Ces nombreux voyages m’ont permis d’élargir ma vision de l’agriculture française dans le monde en percevant mieux ses forces et ses faiblesses. Suite au décès de ma mère, je suis finalement revenue m’associer avec mon père sur l’exploitation familiale en 2015, à l’âge de 29 ans.

Fin 2015, j’ai lancé un atelier de production de framboises en plein champ, certifiées Agriculture Biologique depuis 2021. Elles sont commercialisées en circuit court,entre Le Havre et Paris, sous la marque Les Jardins IDA. Aujourd’hui, nous produisons un total d’environ 6T de framboises fraîches, surgelées ou transformées. Demain, j’ambitionne de continuer à développer ce projet à beaucoup plus grande échelle en installant des serres et de l’irrigation afin de protéger des aléas climatiques, et développer en parallèle un projet d’agrotourisme, dans le cadre du développement de la Seine à Vélo.

Convaincue de l’importance de la diversité de nos assolements (nombre de cultures sur une exploitation), je suis également présidente du Conseil d’Administration de l’UCDV, une coopérative de déshydratation située à Saussay-La-Campagne à côté d’Ecouis, composée de 15 agriculteurs.

-Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme pour accéder à votre poste ?

Il n’est pas toujours facile en agriculture de s’imposer en tant que femme. C’est un milieu qui reste très masculin, bien que cela ait beaucoup évolué ces dernières années. Les femmes ne sont pas toujours considérées comme les vraies cheffes d’entreprises, les « décideuses ». Par exemple, si une décision d’investissement doit être prise, les fournisseurs se tourneront davantage vers les hommes que les femmes. On me demande régulièrement au téléphone LE chef d’exploitation. On ne nous prête pas non plus facilement des compétences techniques, en dépit de notre formation. Il faut faire ses preuves pour être reconnue. Cela prend du temps et nécessite d’être tenace et courageuse.

Quels ont été vos plus grands challenges au cours de votre vie personnelle et/ou professionnelle ?

Mon plus grand challenge professionnel consiste à développer mon activité de production de petits fruits pour en faire une activité rentable et durable qui soit transmissible en tant que telle, tout en assurant la continuité de l’intégralité des activités de l’exploitation dans un contexte climatique, économique et politique qui évolue.

Du côté personnel, il s’agit de parvenir à concilier vie professionnelle et l’éducation de mes deux enfants de 5 et 8 ans, en leur permettant de vivre une vie qui ne soit pas trop déconnectée de leurs camarades. Les vacances d’ été, voire les vacances tout court, ont du mal à rentrer dans notre calendrier. Il faut réussir à leur expliquer quels sont les enjeux de notre métier si dépendant de la saisonnalité mais que nous considérons, avec mon mari, comme indispensable.

Selon vous, qu’est-ce qui reste à améliorer afin de faciliter l’accès aux femmes à des postes tels que le vôtre ?

Continuer à communiquer sur le fait que le métier d’agricultrice est aujourd’hui accessible aux femmes. La technologie, la mécanisation et demain la robotisation leurs permettent de compenser d’éventuelles différences physiques. Il faut, comme pour d’autres métiers, continuer à pousser les adolescentes dans les filières scientifiques, car elles sont douées à l’école et disposent de facultés d’organisation à leur environnement qui leur permettront de répondre aux enjeux de demain. Les filles aussi doivent rêver de pouvoir décrocher la lune !

And last but not least, si les femmes prennent toute leur place dans le monde économique de demain, il faut surtout continuer à développer un accueil de qualité des enfants : assistantes maternelles, aides à domiciles, périscolaire du matin, du soir, des mercredis et des vacances; et pourquoi pas développer des réseaux de baby-sitters !

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Portrait de Pauline Erisay

Fondatrice “Les petits plats de Pauline”

Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours en quelques phrases ?

Je m’appelle Pauline Erisay, j’ai 26 ans et je suis la fondatrice des Petits Plats de Pauline depuis 2 ans déjà. Un concept de restauration rapide avec des produits sains, locaux et de qualité mais surtout du fait maison ! C’est un projet novateur de distribution de plats à emporter, installé en proximité des zones d’activités. Cette idée a émergé petit à petit après mes études. En effet, j’ai débuté dans la communication et le marketing et j’ai obtenu mon Master 2 dans la publicité. Mais finalement, c’est une réorientation dans l’agroalimentaire qui m’a mis le pied à l’étrier. Aujourd’hui, j’ai totalement trouvé ma voie et ce n’est que le début d’une belle aventure !

Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme pour accéder à votre poste ?

J’ai surtout rencontré des difficultés en tant que jeune femme. En effet, ayant débuté à 24 ans, j’ai dû faire face à beaucoup de commentaires négatifs. Disons que l’on ne m’a pas prise au sérieux tout de suite ! Une jeune femme à la tête d’une entreprise doit faire ses preuves tous les jours et encore aujourd’hui, je dois prouver que je suis capable de gérer mon entreprise. J’ai aussi dû affronter l’étiquette “Erisay”. Mon père étant le patron d’Erisay Traiteur, j’ai longtemps été associée à lui. Il m’est arrivé plusieurs fois que l’on me dise “Je pourrais parler à votre père ?”, alors que mon père n’a pas du tout de lien avec mon activité. C’est bien pour ça que je n’ai pas voulu inscrire mon nom de famille aux Petits Plats de Pauline. Je veux éviter les confusions ! 

Quels ont été vos plus grands challenges au cours de votre vie personnelle et/ou professionnelle ?

Mon plus grand challenge a surtout été de quitter mon ancien job et de me lancer dans la création de ma société. J’ai pris mon courage à deux mains pour tenter cette expérience : avoir 24 ans, présenter son business plan, seule, se préparer à lancer une nouveauté en Normandie… une grosse prise de risques mais qui porte ses fruits ! Aujourd’hui, j’ai une entreprise en pleine expansion, 7 points de vente avec un objectif de 9 dans les prochains mois… On croise les doigts ! 

Selon vous, qu’est-ce qui reste à améliorer afin de faciliter l’accès aux femmes à des postes tels que le vôtre ?

La première chose qui devrait être améliorée c’est le point de vue des hommes. On peut être une femme, jeune et être très compétente dans notre secteur. Parfois, malheureusement, notre genre nous fait perdre toute crédibilité… Et surtout lors des embauches. J’ai encore du mal à m’imposer en tant que cheffe d’entreprise face à des hommes, avec plusieurs années d’expérience, qui ne supportent pas d’être sous mes ordres. Idem, quand je dois présenter mon activité à d’autres chefs d’entreprise.

Grâce à la Chambre de commerce et d’industrie, je suis membre “Femmes & Challenges”. Avec d’autres entrepreneuses, on se réunit et on échange sur nos parcours et les lacunes rencontrées. Il faut que l’image de la place des femmes dans les entreprises évolue ! On veut aider les autres femmes à se lancer avec confiance en les rassurant sur leurs doutes et leurs insécurités. Elles gagneront en assurance ! 

Ouverture de la nouvelle boutique depuis le 3 mars.
Zone d’activité de Douains. 

Portrait de Sandrine Tristant

Directrice générale des Services

Seine Normandie Agglomération et Ville de Vernon

Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours en quelques phrases ?

Juriste de formation, j’ai choisi très tôt de mettre mes compétences au service des usagers. Depuis 20 ans, mon métier me passionne, tant les projets avec les élus que le travail avec les équipes de bureau et de terrain. À côté, j’aime voir grandir mes enfants et prendre du temps pour apprendre de nouvelles choses, comme le piano récemment.

Pour vous, que signifie être Directrice Générale des Services mutualisée ?

Être DGS, c’est être un trait d’union entre les élus et les équipes. C’est être le chef d’orchestre des services, mettre chacun à la bonne place et lui permettre d’exprimer son savoir-faire. S’assurer que la partition écrite par les élus soit jouée avec justesse. Pour parvenir à cela, je suis accompagnée par l’équipe de la direction générale de SNA et de Vernon ; leur soutien est précieux.

Quels sont vos projets pour la Ville et pour l’Agglomération ?

Les projets des collectivités sont définis par les élus. C’est cette feuille de route qui sera la nôtre. Mon rôle sera d’animer les services, de les guider et de les soutenir. Donner un cadre d’intervention clair, une méthode efficiente, des conditions de travail agréables. Et surtout, ma priorité sera de valoriser nos réussites collectives.

Portrait de Marie Fassi

Adjointe au chef de service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile

Seine Normandie Agglomération 

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Marie FASSI, adjointe du Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile du Centre

Intercommunal d’Action Sociale de Seine Normandie Agglomération. Je suis présente au sein du service depuis sa création. Mon rôle est de suivre et de sécuriser l’organisation administrative et financière du service au quotidien, ainsi que d’imaginer le SAAD public de demain, en accompagnant les équipes dans les différents projets actuels et à venir qui vont permettre ces évolutions.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le SAAD ?

Le Service d’Aide et d’Accompagnement à Domicile a pour rôle d’aider les personnes âgées ou en situation de handicap dans les actes de la vie quotidienne (entretien du logement, courses, aide à la préparation et à la prise du repas, aide à la toilette). Le service intervient sur l’ensemble du territoire avec 4 antennes aux Andelys, à Vexin-sur-Epte (Tourny), à Vernon et à Pacy-sur-Eure, pour garantir une proximité aux 90 agents et aux 500 usagers du service. Une équipe administrative de 3 responsables d’antennes, 3 référentes de secteur, 2 gestionnaires administratives et financières et 1 gestionnaire d’accueil, travaille au quotidien pour permettre aux personnes en perte d’autonomie de continuer à vivre dans leur environnement le plus longtemps possible et dans les meilleures conditions, en favorisant au maximum le maintien de leur autonomie.

Vous organisez une campagne de recrutement, en quoi est-elle nécessaire ?

La campagne de recrutement vise à faire connaître davantage le service sur le territoire pour attirer de nouveaux profils. En effet, il s’agit d’étoffer les équipes d’aides à domicile et d’aides ménagères pour répondre aux besoins de la population en constante augmentation. La population française étant une population vieillissante, c’est un métier qui a vocation à se développer, notamment dans les zones rurales et éloignées. C’est un corps de métier sous tension au niveau national. C’est pourquoi, nous souhaitons contribuer à les mettre davantage en lumière, à notre échelle.

Portrait Coup de Coeur : Renée Matringe

Maire de Chambray

Conseillère communautaire de Seine Normandie Agglomération 

Pourriez-vous vous présenter et présenter votre parcours en quelques phrases ?

Je suis Renée Matringe, j’ai 65 ans, je suis mariée et mère de 3 enfants. Mon parcours professionnel a débuté à mes 17 ans et je suis à la retraite depuis 2 ans. J’ai commencé en tant que fonctionnaire à La Poste, puis chez France Télécom et Orange et j’ai terminé ma carrière en Trésorerie dans les dépenses des collectivités. J’ai aussi fait une pause de 10 ans pour suivre son mari à l’étranger et en Guyane. J’ai ainsi pu profiter de ces années pour élever mes enfants.

Du côté de ma carrière d’élue, la commune de Chambray m’a vu évoluer. En 2002, j’ai été conseillère municipale à Chambray. Puis, en 2008, j’accède au poste de Maire-Adjointe. Aujourd’hui, et depuis 2014, je suis Maire de Chambray. Je suis aussi Présidente du Syndicat Intercommunal à Vocation Scolaire, depuis 2022. Le SIVOS est un groupe scolaire qui regroupe les élèves de 4 communes dont Chambray.  

Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme pour accéder à votre poste ?

J’ai eu la chance de ne rencontrer aucune difficulté pour accéder à mon poste de Maire. En même temps, c’est une petite commune qui demande du temps et de l’investissement. Quand on devient élu(e) d’une petite commune, il faut savoir être un vrai couteau suisse : administratif, technique, social… il faut s’accrocher ! Et en toute franchise, je n’y mets aucune vocation politique. Je suis juste au service des autres. 

Quels ont été vos plus grands challenges au cours de votre vie personnelle et/ou professionnelle ?

A titre personnel, le challenge a été de préserver ma vie familiale en articulant mes 3 vies. Mes journées étaient assez chargées entre mon travail, ma fonction d’élue et ma vie perso.  

Du côté professionnel, j’ai dû m’adapter, apprendre, oser tout au long de ma carrière mais surtout je suis restée « droite dans mes bottes ». 

Selon vous, qu’est-ce qui reste à améliorer afin de faciliter l’accès aux femmes à des postes tels que le vôtre ?

Il faut savoir que la fonction d’élue est chronophage et je pense que, par nature, les femmes ont plus de difficulté que les hommes à reléguer leur vie personnelle et/ou familiale. Il faut vraiment équilibrer les choses au sein du foyer pour permettre aux mères de famille de prendre confiance et de se lancer dans cette aventure, sans culpabiliser. Et puis, on constate que plus la fonction est importante, plus le machisme est élevé. Les femmes doivent malheureusement toujours davantage prouver que les hommes ! 

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